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Chapitre IV - Retour en eaux troubles.





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musee_marine

Laboratoire de Recherche en Archéologie Sous-Marine de Marseille.

Mois de Septembre

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    Francesca Verrazone et le reste de l'équipe encore présents au laboratoire obtinrent des premiers résultats mitigés. Le premier indice plutôt favorable donne une datation du bois de l'épave. La date la plus vieille parmi les débris de l'épave fut donnée par la datation au carbone 14 du bois de l'étrave. Cette méthode permit de dater l'époque de construction de ce navire vers les années 1700-1750. L'analyse des bordées retrouvées montra des bois d'essences variées dont du noyer, du chêne, du peuplier et du hêtre que l'on trouve au Nord de l'Europe. De nombreux navires de la Deutsch East India Company furent retrouvés constitués de cette essence employée à la construction marine dès 1680 dans une tradition atlantique. L'indice de confiance amena à une datation du bois de construction de la coque à 1750 bien que des pièces en bois, sûrement des rajouts pour les réparations de la carène ou des sabords, étaient de constitution plus récentes, aux environs de 1755. Il ne fallait pas oublier que la Nossa Senhora do Cabo n'était pas de construction portugaise mais originaire des chantiers navals de Hollande. Ceci expliquait la provenance des essences de bois constituant l'épave. Une autre méthode de datation fut employée pour confirmer celles données par le carbone 14. Un morceau de madrier formant une pièce de bois de la coque fut assez importante pour qu'en la coupant sur la tranche on puisse en compter et repérer les cernes annuels caractéristiques de la croissance du bois. Le nombre d'anneaux, leur épaisseur et les alternances produisent comme une empreinte caractéristique du milieu où l'arbre a grandi. En comparant cette séquence avec des arbres de référence en construction navale dont le lieu et l'âge de croissance sont connus, la technique permit alors de rapprocher le bois de l'épave au milieu XVIIème siècle début du XVIIIème siècle, pour des essences d'arbres ayant poussé en Europe du Nord.

    La serrure du coffre finie par céder et révélait un contenu à la valeur fort intéressante mais éliminant la piste de définitivement : des pièces d'or en parfait état et datées de 1755 furent retrouvées en quantités dans des cassettes. L'épave du navire trouvé à Sainte-Marie ne peut s'agir de la la Nossa Senhora do Cabo disparue avant 1730. Giuseppe Verrazone, remarqua également que les porcelaines d'origine du royaume de Siam n'étaient pas courantes sur les navires royaux Portugais, l'épave ne peut donc pas être celle de la Nossa Senhora do Cabo.

    La Nossa Senhora do Cabo échappa de peu aux archéologues. Pire encore, une période difficile commença pour Giuseppe et Francesca Verrazone qui furent dénigrés et presque décribilisés par des propos heureusement simplistes tenus par Tomaso Casavalle, n'hésitant pas à diffamer l'équipe et médire de leur compétences. Giuseppe et Francesca Verrazone finirent leur rapport d'étude Archéologique. L'épave correspondrait à celle du Glorieux, une frégate française de 528 tonneaux, sans trésor à bord. Cette frégate était un caboteur entre les îles Mascareignes et effectuait une liaison régulière avec l'île Sainte-Marie, probablement pour le ravitaillement en vivre et les transports de passagers.

    Giuseppe et Francesca Verrazone reprirent leur étude à zéro, ils remontèrent aux dernières traces connues de la Nossa Senhora do Cabo données par l'Hydrographe Jacob De Bucquoy. Ils établirent alors la carte exacte des derniers parcours des pirates courant les mers dans une Course lancée contre eux par le Roi de France. Les diamants de Goa vont alors être la monnaie d'échange, de captures en libérations, de vie ou de mort, des derniers pirates de L'Océan Indien.

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Carte_du_Congo_et_du_pays_des_Cafres_1708

Itinéraires du Pirate Olivier Levasseur à bord de la Nossa Senhora do Cabo jusqu'à son échouage,
d'après « La relation de De Bucquoy» dans la transcription 1884
« Relations des premiers voyages par les européens à Madagascar par Grandidier ».
Illustration : Carte du Congo et du pays des Cafres / par G. del'Isle. Janvier 1708. ( http://gallica.bnf.fr/)

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A suivre : Chapitre V - Les diamants de Golconde et de Visapour




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