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Sur les traces du trésor du pirate La buse

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Sur les Traces du Trésor de La Buse
Entre Histoire et Légendes Insulaires


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Préambule. Olivier Levasseur, Pirate et fils de Corsaire


    Olivier LEVASSEUR dit la Buse est né à CALAIS vers 1680. Fils de flibustier son père le prit à bord de la Reine des Indes et lui enseigna les bases de la navigation. A cette époque, maîtriser les océans c’est maîtriser le monde. Maîtriser les bateaux Espagnols, Portugais et Anglais c’est maîtriser les routes et les flibustiers en profitaient pour arraisonner le maximum de navires pour se renflouer en biens tout en s’imposant comme autorité.
    A fin des guerres en Europe, la flibuste fut bannie des océans. La Reine des Indes resta de longue période à quai sans naviguer ce qui ne plut pas à Olivier. A la mort de son père, Olivier repris la mer à bord de la Reine des Indes en tant que second capitaine. Lors de son apprentissage, son père conseilla à Olivier de ne pas aller vers les Caraïbes. La plupart des pirates des caraïbes pillaient les navires de retour pour l’Europe avec à leur bord les richesses des Amériques, cela n’allait pas durer et la concurrence étaient trop importante. Son père lui conseilla  d’aller plutôt vers la route des Indes, une voie marchande bien plus prometteuse. Levasseur arma la Reine des Indes et forma un équipage avec les hommes et des amis, il mis en place le capitaine Moody, et fit accepter la charte-partie par les hommes d’équipage et prit la mer vers l’océan Indien.
    D’après les récits d’autres pirates, la navigation le long des cotes ouest d’Afrique se passa sans ennuie majeur. Cependant, suite a une erreur de jugement, la Reine des Indes se retrouva sur une mer d’huile sans aucun souffle de vent, Olivier mis les canots à la mer et fit tirer la Reine des Indes afin de se tiré de cette mauvaise passe. Manquant d’eau et de vivres frais, ils accostèrent sur la cote de l’Afrique afin de faire des provisions, pour ensuite reprendre la mer vers l’océan Indien, la Reine des Indes se dirigea vers les Mascareignes. La Buse encore inconnu de la flibuste, il devait faire preuve de coups d’éclat afin ce faire connaître des autres pirates situé non loin de Sainte Marie. Bien que les vents des alizés refusaient, ils prirent la direction de l’îsle de Bourbon pour continuer à faire connaissance avec l’océan Indien et se placer sur la route des Indes Orientales (voir la carte du commerce ci-dessous).
    Le déclin du commerce en Mer des Caraïbes avait entraîné avec lui celui de la piraterie caribéenne dès 1710. Dès lors, la route des Indes Orientales était devenue un axe majeur du commerce des épices et des matières précieuses. Depuis le Cap de Bonne Espérance, la route des Indes Orientales prenait ensuite trois directions possibles vers le Nord Est (voir la carte du commerce ci-dessous). La première voie, celle du Canal du Mozambique, longe les cotes des îles Mascareignes puis Zanzibar (Somalie). La deuxième voie maritime passe entre Madagascar et l'Isle de Bourbon en direction des comptoirs de L'inde riche (Malabar). Enfin la dernière, passe au Sud de L'Isle de Bourbon en direction de Sumatra avec le fameux détroit de Malacca. L'Isle de Bourbon bien que peut habitée à cette époque, se trouvait au centre d'un carrefour de voies commerciales et les corsaires munis de leur lettres de marque animaient le trafic des échanges commerciaux en attaquant les bateaux de certains pays concurrents (voire de leur propre pays) et revendaient leur butin à Terre. Bien que les corsaires étaient les bienvenus par les habitants des ports, les corsaires n'étaient pas les seuls à animer le trafic maritime dans la Mer des Indes. Les pirates profitaient de cette manne de richesse pour piller sans vergogne les navires marchands au grand désespoir du Roi de France, des Anglais et des Portugais. Les Pirates payaient rubis sur ongle les vivres, les médicaments et autres besoin nécessaire pour leurs grandes traversées.
    De là, La Buse pilla quelques bateaux faisant la route de retour ce qui leur permirent de prendre un peut plus de richesse que d’ordinaire. Pris dans une tempête, la Buse échoua à Majotta (Mayotte) et perdit la Reine des Indes. Le pirate anglais Taylor lui proposa de faire équipe car il avait un navire sur les bras sans capitaine, Olivier accepta car cela lui permettait de rester dans la course, ils partirent vers L'isle de de France (l'île Maurice) afin de débarquer le capitaine England qui ne faisait plus partie des hommes de Taylor. Après une courte escale, ils se dirigèrent vers l’isle de Bourbon (l'île de la Réunion).



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La biographie du pirate Olivier Levasseur et son territoire estimé de 1717 à 1730
Carte universelle du commerce, c'est a dire carte hidrographique, ou sont exactement decrites, les costes des 4 parties du monde, par P.Du-Val Geographe Ordinaire du Roy. 1686. A Paris. Chez l'auteur, en l'Isle du Palais, sur le quay de l'Orloge, au coin de la rue de Harlay. Avec privilege du Roy pour vingt ans.
( © National Maritime Museum, London)
(http://collections.rmg.co.uk/)


 
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 La Prise de la vierge du Cap


   Le 20 Avril 1721, la Nossa Senhroa do Cabo, un navire de 800 tonneaux avec ses 70 pièces de canons, navire amiral de la flotte Portugaise venant de Goa (Malabar)  voguait vers Lisbonne (Portugal). La Nossa Senhora do Cabo transportait  à son bord une cargaison des richesses des Indes , des tissus, de la soie, de épices, du bois précieux, des pierres fines et des bijoux d'or ou d'argent. La Nossa Senhora do cabo trouva refuge dans un port de l'isle de Bourbon après avoir échappé à une tempête des plus violente. Les alizés amenèrent le navire Portugais avec à son bord le Viceroi de Goa, son Excellence le comte d'Ericeira, et l'archevêque de Goa, Don Sebastian de Andrado, à se réfugier dans la Rade de St Denis pour réparation des structures de la coque et du gréement. L'Isle de Bourbon était devenue depuis 1657 un comptoir de la Compagnie de Indes Orientales. Pour le mouillage des grands navires, la liaison avec la terre était réalisée grâce à des chaloupes. En effet, la profondeur de la rade n'étant que de quelques dizaines de brasses, les navires importants ne pouvaient s'approcher des embarcadères sans risquer de s'échouer. La Nossa Senhora Do Cabo  mouillait donc à quelques encablures, arrimée fermement à ses 2 ancres massives. Une chaloupe fut mise à la mer et le Gouverneur de Goa descendit à terre, invité à dîner par le Gouverneur de l'Isle Bourbon. Pendant ce temps, le Capitaine de la Nossa Senhora Do Cabo, l'équipage et les charpentiers marins s'affairaient à réparer le navire. Les charpentiers découpèrent des pièces de bois afin de consolider la structure de la coque et le gouvernail, les gréements du navire ayant également soufferts, les matelots s'occupèrent activement à la réparation des voilures, le cordage usé était remplacé et les mâts endommagés étaient remplacés par du bois transporté depuis l'isle. A ce moment là, La Nossa Senhora Do Cabo était un véritable chantier de menuiserie, en plein ravitaillement en vivre et en médicaments, la Nossa Senhora Do Cabo était incapable de la moindre manoeuvre.
    Nous sommes le 26 Avril 1721, 6 jours de réparations se sont écoulés. La
Nossa Senhora Do Cabo, quasiment en mesure de repartir, va rentrer dans l'histoire de la Flibuste bien malgré lui. Le Capitaine de la Nossa Senhora Do Cabo aperçut au loin deux vaisseaux d'apparence Anglais de par la disposition des mâts et la composition du gréement (carte repère n°1). Les deux navires voguaient suivant les alizés et avaient mis cap vers l'Isle de Bourbon à grandes voiles. Bien que les intentions de ces deux navires n'étaient pas encore déterminé, le capitaine aurait bien positionné son équipage sur le pont pour se préparer le cas échéant à lancer un branle bas de combat. Cependant la Nossa Senhora Do Cabo n'était pas manoeuvrable, la plupart des canons étaient passés par dessus bord ou n'étaient plus utilisables et le gros de l'équipage étaient resté à terre durant les réparations.
    A terre, les quelques habitants du port se regroupèrent, attirés par la curiosité et la distraction. Les deux navires anglais ayant le vent pour eux, approchèrent à forte vitesse, la
Nossa Senhora Do Cabo désarmée ne put appeler à temps tout l'équipage resté à terre. Malgré le mauvais temps, quelques chaloupes regagnèrent la Nossa Senhora Do Cabo mais le nombre insuffisant de matelots et le Vice-roi revenu à bord ne pourraient protéger longuement les deux assaillants.
    A bord des deux vaisseaux en approche par Est Nord Est, des marins expérimentés,
le capitaine John Taylor à bord du Cassandra et le capitaine Olivier Levasseur à bord du Victorieux entrèrent en Rade de St Denis. Ils observèrent à la longue-vue le Nossa Senhora Do Caboau loin : le branle bas de combat ne pouvaient être donné faute d'équipage, le désarmement des bouches à canon et l'incapacité de faire virer la Nossa Senhora Do Cabo mouillée à ses deux amarres montrèrent une proie sans défense.
    Les deux navires pirates étaient désormais à portée de canon
(carte repère n°2). Un coup de canon résonna dans la Rade de Saint Denis, alertant le Gouverneur Desforges-Boucher affairé sur une terrasse de sa maison en front de Mer avec le vice-roi de Goa. La cloche raisonna à bord de la Nossa Senhora Do Cabo le coup de canon fût le début d'une attaque fulgurante, le Capitaine de la Nossa Senhora Do Cabo découvrit des navires lourdement armés qui à eux deux regroupent plus de 74 pièces de canons et un équipage de 480 hommes. L''intention des deux navires étaient claire, s'emparer ni plus ni moins d'un navire amiral de la flotte portugaise... Les pavillons anglais furent remplacés par le pavillon noir, les hostilités s'amorcèrent.
    Le navire du Capitaine Levasseur lancé sur son ère vira de bord présentant alors la
Nossa Senhora Do Cabo à porté de grappins. Les pirates venus d'isles de France étaient motivés par une proie et un butin à porter de main. L'abordage fut rapide et presque sans douleur, la Nossa Senhora Do Cabo repoussa bien une attaque des pirates du Cassandra mais le faible équipage et le sur armement des pirates eurent raison de la Nossa Senhora Do Cabo.
    Au loin, les habitants de Saint Denis virent que les pirates prirent le contrôle de la
Nossa Senhora Do Cabo. Les pirates criaient leur victoire. Une fouille du navire était réalisée. Les pirates découvrirent alors leur butin, des rivières de diamants, des pommeaux et des sculptures en or massif, des coffres remplis de pierres et d'objets précieux, des épices, des tissus, un butin assez important pour que le partage entre l'équipage et les capitaines les rendirent ivres de joie pendant 4 jours...
    Olivier Levasseur, capitaine du Victorieux pris dès lors le commandement de la
Nossa Senhora Do Cabo. Il descendit à terre et déclara le comte Ericeira, Vice-roi de Indes son prisonnier. Il exigea une rançon de milles piastres. Le gouverneur de l'Isle de Bourbon, M. Desforges-Boucher conseillé par l'ancien pirate Congdom, fut étonné d'une somme aussi faible. Le Pirate ayant pris en sa possession le trésor de la Nossa Senhora Do Cabo dont une croix incrustées de plus de dix kilogrammes de diamants laissa libre sans aucune rançon le Vice-roi et ses quelques hommes. Depuis le port de Saint Denis, le Vice-roi assista à la prise du commandement de son propre vaisseau. Olivier Levasseur pris le temps d'installer son équipage à bords de la Nossa Senhora Do Cabo qu'il renomma pour l'occasion Le Victorieux.

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Carte des lieux de mouillage en 1763 et lieu de l'abordage de La Vierge du Cap en 1721
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( © National Maritime Museum, London)
( http://collections.rmg.co.uk/)

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 La retraite


    Après la prise, La Buse pris en remorque la Nossa Senhora Do Cabo avec le Victorieux (carte repère n°3). Taylor à bord du Cassandra, plus rapide, gagna la rade de Saint Paul (carte repère n°3). Olivier Levasseur après être passé devant la Ravine à Malheur à faible allure (carte repère n°3) rejoignit Taylor 4 jours plus tard. En fin de journée, le Victorieux et le Cassandra prirent le Ville d'Ostende en Rade de Saint-Paul (carte repère n°4). Après l’attaque du Ville d’Ostende, le Capitaine John Taylor et Olivier Levasseur reprirent la route en direction de Nosy Bohara (l'île Sainte Marie à Madagascar) (carte repère n°5). Taylor décida que la part de butin qui lui revient serait repartie sur l’île de Nosy Bohara. John Taylor fut suivi à quelques jours d'intervalle par Olivier Levasseur qui ordonna l'appareillage sur le Victorieux pour l'île Sainte-Marie, le coffre fort des pirates. Sur leur route de retour, John Taylor et Olivier Levasseur prirent et incendièrent en Décembre 1721 le navire la Duchesse de Noailles, un vaisseau de ravitaillement des Isles Mascareignes en vivre et esclaves. La colère du Gouverneur Général des Isles de Bourbon envers les pirates  n'en fut que renforcée. Après l'attaque de la Duchesse de Noailles, La Buse et ses quarante hommes se retirent dans la Baye d'Antongil sur la cote Est de Madagascar non loin de Sainte Marie. Taylor, préféra prendre la direction de Porto Bello (Panama) à bord du Cassandra où une promesse d'amnistie l'attendait.
    Ce n'est que le 25 janvier 1724 qu'un pirate, John Clayton,  donna des nouvelles de Levasseur : celui-ci demandait au Gouverneur Desforges-Boucher la clémence accordée aux pirates car désormais la piraterie n'est plus possible.  La chasse-partie menée par Duguay-Trouin, commandant des armes navales de la France sous Louis XIV, maîtrisant le nouvel art de la course, (la chasse aux pirates) pourchassait sans vergogne les flibustiers et autres corsaires malhonnêtes de l'Equateur au cap de Bonne-Espérance. La plupart des pirates cessèrent dès lors toute activité et devinrent de paisibles citoyens en profitant de la Charte de clémence offerte par le Roi de France. Leurs bateaux pourrirent dans les anses et la piraterie disparut. Le 23 septembre 1724, le conseil de Bourbon réitéra la promesse d’amnistie aux pirates. L'équipage d'Olivier Levasseur accepta et se rendit sur l'Isle de Bourbon mais La Buse, flairant un piège, temporisa avant d'accepter la Charte. Il ne restitua que les vases sacrés, mais ne put se résoudre à rendre le butin de la
Nossa Senhora Do Cabo, condition de la clémence. Il est certain qu'il cacha son trésor...mais où ? On a avancé le nom de 4 îles : L'Isle de France (île Maurice), las 7 Irmanas ou les Isles des 7 soeurs (Les Seychelles), Nossy Ibrahim ou Nosy Bohara (Sainte Marie), et l'Isle de Bourbon (Ile de La Réunion). Sainte-Marie recevait une forte population de Pirates du fait de sa position stratégique sur la route des Indes Orientales et des vents favorables. Cette île n’était pas seulement un point de passage des pirates mais un vrai coffre fort. Bien qu'il existe un fort trafic de flibustiers autour de cette île, il subsiste une forte probabilité qu'une partie du trésor de Levasseur soit non loin de cette île, proche de la Baye d'Antongil.

    Vers 1729, La Buse exerça le métier de pilote dans la baye d'Antongil (coté orientale de Madagascar), il offrit des services au vaisseau La Méduse, de la Compagnie des Indes Orientales, qui voulait entrer dans le port. Quand La Méduse aborda, La Buse s'imaginait oublié, rangé des navires, amnistié de fait. Il n'en est rien. Le nouveau Gouverneur Dumas tenait à tourner une page d'histoire en mettant à mort la dernière grande figure vivante de la piraterie. Ce qu'il réussit. Le Capitaine d'Hermitte, commandant de bord de La Méduse, reconnut le pirate La Buse, et se souvenant que le pirate avait maintes fois arraisonné des navires de sa compagnie, il l'arrêta sous les ordres du nouveau Gouverneur de L'Isle de Bourbon.
    Le 31 décembre 1727, la Compagnie des Indes Orientales donna l’ordre au Conseil de Bourbon de refuser l’hospitalité à tout forban. Ainsi La Buse fut pris, probablement amené et interrogé sur l’isle de Bourbon avant d'être jeté aux cachots à Saint Denis. Le Gouverneur de l'îsle de Bourbon, Dumas, lui même un ancien pirate, voulait mettre la main sur le trésor, mais La Buse ne vendit pas son trésor en échange de sa liberté. Du lieu d’accostage en baie de Saint Denis, il ne resta plus qu'à l'emmener sur le lieu de la pendaison. Ils grimperent les collines, traversent bientôt la ravine à Malheur, pleine de symboles. On raconte que le gouverneur de La Hure (1671), prévenu d'un attentat contre sa personne fomenté par ses propres esclaves, leur avait tendu une embuscade. Les rebelles avaient été jetés dans le fond de la ravine par une poignée d'hommes en arme fidèles au gouverneur. Dans cette triste affaire, la ravine a gagné un nom : la ravine à Malheur. Et quand La Buse en route pour Saint Paul, passa sur le pont mal étançonné qui traversait la faille, il aurait lâché à ses gardiens cette phrase demeurée célèbre : "Avec ce que j'ai caché ici, je pourrais acheter l'île".
    Le trésor de La Buse caché dans la ravine à Malheur, c'est toujours aujourd'hui l'hypothèse la plus crédible. Historiquement, La Buse a effectivement pu débarquer à cet endroit de manière discrète. Quand, à bord du Victorieux et avec l'aide du Cassandra de Taylor il eut arraisonné la Nossa Senhora Do Cabo à Saint-Denis, il décida de s'emparer du navire. Malgré les 6 jours de réparations, La Nossa Senhora Do Cabo n'était pas encore en état de naviguer, elle avait besoin d'un nouveau mât. C'est donc en remorque qu'elle fut traînée par La Buse. Taylor filait bien plus vite en direction de Saint-Paul, pour s'attaquer au Ville d'Ostende. La Buse le rejoindra sur place 4 jours plus tard. Mais pendant le parcours, il aura eut largement le temps de faire halte devant cette ravine bien visible depuis le large, lieu de mouillage reconnu, de mettre une chaloupe à la mer et de cacher avec soin les plus belles pièces de son trésor. Ainsi le lieu du trésor est presque sûr.




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 Et il entra dans la légende


    La Buse va être jugé pour des crimes vieux de huit ans : d’une part la prise de la Nossa Senhora Do Cabo et de la Ville d’Ostende en 1721 et d’autre part l’incendie de la Duchesse de Noailles en Décembre 1721. Le 7 juillet 1730, Olivier Levasseur connaît enfin son sort : « Le conseil le condamne à faire amende honorable devant la principale porte de l’église de cette paroisse, nud en chemise, la corde au col et tenant en sa main ardent du poids de deux livres, pour là, dire et déclarer à haute et intelligible voix, que méchamment et témérairement il a fait pendant plusieurs années le métier de forban dont il se repent et demande pardon à Dieu, au Roy et à la Justice. Ce fait sera conduit en la place publique pour y estre pendu et estranglé jusqu’à que mort s’ensuive à une potence qui, pour cet effet sera plantée à la place accoutumée ; son corps mort y restera vingt-quatre heures et sera ensuite exposé au bord de la mer... »

    La Buse était condamné à mort à 17h. Voici un extrait du jugement : "Voeu par le Conseil le procès criminel extraordinairement fait et instruit à la requête et diligence du Procureur du Roy, demandeur et accusateur, contre Olivier Levasseur surnommé La Buse, accusé du crime de piraterie […]. Le Conseil l’a condamné et condamne à faire amande honorable devant la principale porte de l’église de cette paroisse, nu en chemise, la corde au col et tenant en sa main une torche ardente du poids de deux livres, pour là, dire et déclarer à haute et intelligible voix que méchamment et témérairement il a fait pendant plusieurs années le métier de forban, dont il se repent et demande pardon à Dieu, au Roy. […] Exécuté à cinq heures du soir le sept juillet mil sept cent trente." Signé Chassin, Dumas , Villarmoy, G. Dumas,  de Lanux.

    Quand il monta sur l'échafaud pour expier ses crimes de pirate, Olivier Levasseur, dit La Buse, lança dans la foule un cryptogramme et s'écria : "Mes trésors à qui saura comprendre !"     Voici donc La Buse pendu, le cryptogramme lancé dans la foule, et le trésor caché offert aux plus malins. Qui ramassa le message secret ? Nul ne saurait le dire, mais depuis plus de deux siècles, l'océan Indien, des îles des Seychelles à la pointe de Madagascar, sont le centre de recherches incessantes. Les sites les plus probables sont la Baye d'Antongil sur la côte orientale de Madagascar, l'Isle Ste Marie (Nossy Ibrahim) et l'Isle de BourbonQuand l'Histoire nous rapproche de Sainte Marie, la Légende nous conduit à L'isle de Bourbon et à la Ravine à Malheur. Mais la ravine à Malheur est grande, pour préciser les recherches, il faut s'en remettre au manuscrit que La Buse aurait offert à la foule. Ce document, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Nationale de France, a été retrouvé à l'île Mahé aux Seychelles (las 7 Irmanas ou Iles-soeurs). Charles de La Roncière en a fait une traduction approximative. Sachant que la plus part des pirates ne parlaient pas le creole-français de l’époque mais un dialecte propre et que ces pirates ne possèdaient pas de cartes de navigation détaillées (sauf butin miliaire), comment La Buse désigna l’emplacement de son trésor ?

   Et aujourd'hui ?  Les explorateurs remontent les trésors des gallions espagnols tombés dans la tempête sur la Route des Indes Occidentales, les chemins commerciaux n'ont pas beaucoup changés, les pirates s'évissent toujours au large du Mozambique, sur les côtes d'Ethiopie, de Sommalie (Zanzibar), aux îles de Java et Summatra dont le fameux détroit de Malacca. Les moteurs diesels ont remplacés les voiles, les GPS ont remplacés les cadrans. Les pistols et les mousquets ont été remplacés par des Kalachnikov et AK-47, les Rois de France, Espagne, Portugal et Holandes ont été remplacés par des entreprises privées, les esclaves par des employés sous payés et exploités, les navires de la Companie des Indes par des vraciers sous pavillons de complaisances, des cargos poubelles, des porte-conteneurs venant de Chine, d'Inde, de Malaysie, de Singapour, de Taiwan... à destination de Londres, Rotterdam, le Havre, Marseille... En 300 ans,  les routes du commerce n'ont pas changé et les pirates sont toujours là !


Plongeons dans les techniques de navigation de l’époque,
les récits historiques et remontons la piste du trésor caché de La buse.




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